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Prolongement sur le plateau : l’opportunité.

Publié le 03-03-2007 à 18h07.

Lorsqu’on parle de prolonger le métro C, la première question qui surgit est celle du matériel roulant spécifique et de son coût d’achat. Compte tenu des nombreuses rumeurs urbaines à ce sujet, j’ai choisi de dissocier cette question du reste, et de la traîter sur une page à part. Sachez juste que des rames mixe adhérence-crémaillère ne génèrent qu’un surcoût raisonnable par rapport à un matériel plus standard. (uniquement à adhérence)


Sommaire de l’article

  1. Un prolongement est-il opportun ?
  2. Prolonger vers où et jusqu'où ?
  3. Conclusion sur l’opportunité

Un prolongement est-il opportun ?

La réponse est apportée par l’étude de l’urbanisation à Cuire et au-delà. La dernière station de la ligne se situe dans un tissu urbain dense et structuré. Ce tissu perd légèrement de sa structure en s’éloignant du centre, avec l’apparition de secteurs pavillonnaires intercalés entre des immeubles hauts. Cette ville à la typologie légèrement hétérogène mais dense et peuplée se poursuit approximativement jusqu’au niveau du centre commercial Caluire 2. Au-delà, toujours en s’éloignant du centre de l’agglomération, l’urbanisation, un peu moins dense se concentre sur les bords du plateau côté Rhône et Saône, laissant une zone de maraîchage d’environ 100 ha sur le plateau, à cheval sur Caluire et Rillieux. Cette zone, d’après les prévisions des communes concernées, a vocation a être urbanisée à moyen terme. En tablant sur une hypothèse très raisonnable de 50 logements à l’hectare, cette zone pourrait donc accueillir au minimum 5 000 logements à terme. Soit sur la base de 2,5 habitants par logement, 12 500 nouveaux résidents. Au-delà, sur Rillieux et Sathonay, le plateau est à nouveau urbanisé sur toute sa largeur entre Saône et Rhône, avant de retrouver une vocation agricole beaucoup plus affirmée. C’est dans ce secteur qu’on trouve la gare de Sathonay. La commune de Caluire compte 41 200 habitants, et celles de Rillieux et Sathonay respectivement 29 200 et 4 171 habitants. (estimation recensement de la population en 2005 ou 2006)

Le plateau est de plus enclavé par rapport à l’agglomération. Les voies d’accès routières principales depuis le centre se résument à :

  • La R.D. 383, dite route de Strasbourg, à 2×1voie,
  • La montée des Soldats à 2×1 voie,
  • La montée de la boucle à 2×2 voies.

Or du fait de la géographie globale de l’agglomération, ces voies drainent vers le centre non seulement les habitants du plateau et de la Dombes, mais aussi toute une partie des habitants du Val de Saône souhaitant se rendre dans la partie de l’agglomération à l’Est du Rhône. En heure de pointe, le réseau viaire du plateau se trouve donc sévèrement engorgé, car en dehors des voies précitées, le reste de la voirie n’est pas adaptée à une circulation dense.

À ces infrastructures routières s’ajoute la ligne de chemin de fer de Lyon à Bourg par Sathonay. De cette dernière gare on peut rejoindre la Part-Dieu en 10 minutes de train. Cependant, la fréquence des trains est contrainte par la cohabitation sur les mêmes voies avec les TGV, une signalisation et des équipements inadaptés à une desserte dense. On constate tout de même un très bon remplissage des rames, signe que le service répond déjà à une réelle demande.

De plus, historiquement, les communes du plateau (Caluire, Sathonay, Rillieux) étaient plus tournées vers la Croix-Rousse que vers les autres secteurs de l’agglomération. Ces liens sont fortement fragilisés par l’absence de moyen de transport efficace dans cette direction, en particulier pour Rillieux et Sathonay. Même le centre de Caluire se retrouve isolé de la Croix-Rousse par la rupture de charge que représente le terminus du métro à Cuire. Cette station terminus bien qu’en zone urbaine n’est d’ailleurs pas située à un pôle attractif de l’agglomération. La rupture de charge à cet endroit ne peut donc qu’être ressentie comme très pénalisante. Cette situation ne peut que détourner les habitants des communes du plateau du secteur commerçant de la Croix-Rousse, mais aussi par contrecoup de la presqu’île.

De cette analyse rapide du territoire, on voit que les axes de circulation reliant le territoire de Caluire-Rillieux au centre de l’agglomération sont engorgés, et qu’il existe sur le secteur un fort potentiel de développement démographique. De plus, le terminus de Cuire finalement mal situé constitue un frein au développement des transports en commun et contribue à détourner les habitants des communes du plateau de la Croix-Rousse et en partie de la Presqu’île. Pour y remédier, le prolongement du métro est donc nécessaire.

 

Pages de l’article
  1. Un prolongement est-il opportun ?
  2. Prolonger vers où et jusqu'où ?
  3. Conclusion sur l’opportunité